"Para mi solo recorrer los caminos que tienen corazaon, cualquier camino que tenga corazon. Por ahi yo recorro, y la unica que vale es atravesar todo su largo. Y por ahi yo recorro mirando, mirando, sin aliento."

Assumer une totale responsabilité


Le voyage à Ixtlan
donne des techniques permettant d'épargner son pouvoir personnel. 

« Tu te plains, dit-il gentiment. Toute ta vie tu t’es plaint, cela parce que tu n’as jamais assumé l’entière responsabilité de tes décisions. »

Cette technique qui permet de stopper-le-monde est également en lien avec un axiome non ordinaire : Tout est enseignement. Assumer une totale responsabilité, c'est aussi considérer que je suis le point d'origine de tout ce qui m'arrive, de tous les événements qui me touchent. En fait ma vie entière, dans sa totalité, est le résultat de qui je suis. Comment se plaindre de quoi que ce soit dans ce cas ?

Précédemment, don Juan disait de Mescalito qu'il enseigne la meilleure manière de vivre ; comment ? "Là, tout le temps, juste devant toi." C'est comme si nous étions constamment plongé dans un champ d'informations, en interaction avec soi ; pour chacun, la Vie, dans ses moindres détails, est ainsi un enseignement personnalisé, à qui sait "voir et entendre"...

Pourtant, chacun est si prompt à accuser autrui ou plus généralement l'extérieur... Se considérer comme le point d'origine de tout ce qui nous arrive demande bien sûr de perdre sa propre-importance, et de désirer ardemment se transformer... Ainsi l'enfant devenu adulte, deviendrait réellement Adulte ! Sans plus pleurnicher, mais assumant la pleine responsabilité de sa vie. Et se transformant, transformera sa réalité...

Ainsi, si jamais un élément de notre réalité ne nous convient pas, changeons-le ! Sans tergiverser, sans hésiter à trancher le lien, sans se plaindre, sans critiquer qui ou quoi que ce soit ! Assumons d'être constamment notre propre geôlier, celui qui ferme les portes... mais aussi celui qui peut les ouvrir...

Je me souviens d'un rêve marquant que je fis un jour. J'étais dans une pièce, avec des fenêtres donnant sur l'extérieur. J'avais un intense désir de sortir, mais aussi une grande frustration d'en être empêché par ces quatre murs. Sortir me paraissait tout simplement impossible, inaccessible, fenêtres ou non.
Je me suis alors rapproché de l'une d'elle, et j'eus alors une révélation qui me fit l'effet d'une bombe interne : pour sortir par la fenêtre, il suffisait de tourner la poignée…

Don Juan nous rappelle par ailleurs la constance à avoir quant à cette responsabilité, et la conscience qui l'accompagne :

« Lorsqu’un homme décide d’entreprendre quelque chose, il doit s’y engager jusqu’au bout, mais il doit avoir la pleine responsabilité de ce qu’il fait. Peu importe ce qu’il fait, il doit en tout premier lieu savoir pourquoi il le fait, et ensuite il lui faut accomplir ce que cela suppose sans jamais avoir le moindre doute, sans le moindre remords.

Considère mon cas personnel, je n’éprouve ni doutes ni remords. Tout ce que j’accomplis, je le décide et j’en prends l’entière responsabilité. La plus simple des choses que j’entreprends, par exemple t’emmener pour une marche dans le désert, peut parfaitement signifier ma mort. La mort me traque. Par conséquent je n’ai le temps ni du doute ni celui du remords. Si je dois mourir parce que je t’ai conduit dans le désert, alors que je meure. Toi, à l’opposé, tu as l’impression d’être immortel, et les décisions d’un immortel peuvent s’annuler, être regrettées, faire l’objet du doute. Mon ami, dans un monde où la mort est un chasseur, il n’y a de temps ni pour regret ni pour doute. Il y a seulement le temps de décider. »

Qu'importe ce qu'on fait, qu'importe la sacro-sainte moralité, ce qui compte est de pouvoir en assumer la responsabilité vis-à-vis de sa conscience... Tout est juste pour soi, et pour le Guerrier dont le principal objectif est d'épargner son pouvoir personnel.

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